Shein, le géant chinois de l'ultra fast fashion, s’invite à Paris

publié le 6 mai 2023

Shein, le géant chinois de l'ultra fast fashion, s’invite à Paris

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Shein, l’entreprise chinoise de mode en ligne qui propose des vêtements à bas prix, a ouvert une boutique éphémère dans le quartier du Marais à Paris. Shein est un phénomène sur internet, avec plus de 230 millions d’utilisateurs actifs dans le monde et plus de 30 millions de followers sur les réseaux sociaux.

La marque se distingue par son offre variée et renouvelée, avec plus de 10 000 nouveaux articles par semaine, et par ses prix très attractifs, avec des robes à moins de 10 euros ou des tops à moins de 5 euros. Mais derrière ce succès se cachent des pratiques controversées. Shein est accusée de copier le travail des créateurs indépendants, de promouvoir une surconsommation nuisible pour l’environnement, et de ne pas garantir des conditions de travail décentes pour ses employés et ses fournisseurs. La marque est également critiquée pour la qualité médiocre et la taille aléatoire de ses vêtements.

Shein, une marque controversée

L’ouverture de la boutique éphémère à Paris est donc un pari risqué pour Shein, qui doit faire face à la concurrence des autres enseignes de fast-fashion présentes dans la capitale, mais aussi à la méfiance et au boycott de certains consommateurs soucieux de l’éthique et de l’écologie.

Depuis plusieurs années, la marque chinoise Shein, connue pour ses prix défiants toute concurrence, a pris d'assaut les réseaux sociaux et s'est imposée comme l'une des principales marques de fast fashion (cf. notre précédent article : Shein, la marque qui tue la fast fashion). Elle s'est notamment appuyée sur des campagnes publicitaires ciblant les adolescents, en proposant des promotions et des petits prix très attractifs. Cette stratégie a conduit à une dépendance des jeunes à la marque, qui ont du mal à résister à l'appel des prix bas et des vêtements tendances. Mais derrière cette image colorée et séduisante se cachent des pratiques peu respectueuses de l'environnement et des droits humains.

Pas de transparence sur la production

La marque ne communique pas sur les conditions de production de ses vêtements, ce qui soulève des questions quant à la transparence de ses pratiques. En effet, il est difficile de savoir dans quelles conditions sont fabriqués les vêtements, si les travailleurs sont correctement rémunérés et si les normes environnementales sont respectées. Cette opacité est d'autant plus problématique que Shein est une marque de fast fashion, dont le modèle économique repose sur une production massive et rapide de vêtements à bas coût.

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Surconsommation et gaspillage vestimentaire

Cette production massive a également des conséquences néfastes sur l'environnement. En effet, elle encourage la surconsommation de vêtements, qui sont souvent portés une seule fois avant d'être jetés. Cette pratique engendre un gaspillage vestimentaire important, qui contribue à la pollution de l'environnement. De plus, Shein utilise des matières premières peu respectueuses de l'environnement, comme le polyester, qui est dérivé du pétrole, une ressource non renouvelable.

Des conditions de travail méconnues

Par ailleurs, Shein est critiquée pour le non-respect des droits humains. En effet, il n'existe pas d'informations fiables sur les conditions de travail dans les usines qui produisent les vêtements de la marque. Certaines enquêtes ont cependant révélé des pratiques douteuses, comme l'exploitation de travailleurs migrants ou encore le non-respect des normes de sécurité. De plus, Shein a été accusée d'utiliser des matières premières produites dans des régions où les droits humains sont bafoués, comme le Xinjiang, en Chine, où les Ouïghours sont soumis à une répression politique intense.

Shein : quel avenir pour la marque ?

Face à ces accusations, Shein cherche à verdir son image en mettant en avant sa responsabilité environnementale. La marque a annoncé en mars 2021 le lancement de sa collection "Shein for Good", qui se veut plus responsable sur le plan environnemental et social. Cette collection inclut notamment des vêtements en coton biologique et des produits fabriqués à partir de bouteilles en plastique recyclées. Cependant, ces mesures ne suffisent pas à compenser les conséquences désastreuses de l'activité de la marque et sont assimilées à du greenwashing.