La mode sur le podium des industries polluantes

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On a beau aimer la mode, pour le bien de la Terre et des hommes, on ne peut plus continuer à acheter sans savoir. Savoir qu’à l’autre bout de la planète, l’industrie du prêt-à-porter pollue l’eau des villages, les terres de cultures et détruit la santé et l’environnement des populations qui travaillent pour vêtir le reste de la planète. La mode figure parmi les industries les plus polluantes au monde (cf. NDLR ci-dessous). Voyons pourquoi.industries polluantes

Le marché du textile dominé par le coton et le pétrole

Prenons le problème à la racine. Pour obtenir un vêtement, il faut du tissu. Le tissu peut être issu de la pétrochimie (polyamide, nylon, acrylique…), d’une plante (coton, lin, chanvre) ou de poils d’animaux (laine, fourrure) quand ce n’est pas directement leur peau (cuir). La première étape qui pollue l’environnement est donc l’élevage ou la culture des matières premières, voire son extraction quand il s’agit du pétrole.

Les vêtements en fibres synthétiques ou artificielles occupent 58% du marché, les 42% de fibres naturelles sont dominées par le coton (39%). Contrairement au lin et au chanvre, le coton a des besoins plus important en eau. L'arbuste nécessite la plupart du temps d’être irrigué. Les plants de cotons sont également arrosés de pesticides, d’herbicides et d’engrais. La culture du coton consomme d’ailleurs 25% des pesticides et 10% des engrais utilisés dans le monde. Ce qui a pour conséquence de polluer les sols et de multiplier le nombre de cas de cancers chez les agriculteurs. La production de cuir nécessite aussi de très grandes quantités d’eau pour faire pousser les céréales qui alimenteront les bêtes. L’extraction du pétrole participe, elle, à l’augmentation de l’effet de serre.industries polluantes

Des produits chimiques des sols à la décharge

Les intrants chimiques sont présents à chaque étape de la confection d’une fibre textile. Comme l’explique un guide des achats responsables destinés aux professionnels soucieux du développement durable, après la culture intervient la filature où apparaissent les agents chimiques de préparation de la fibre (des lubrifiants). Lors du tissage, le fil reçoit de nouveaux additifs pour le rendre plus résistant. Arrive enfin l’ennoblissement qui regroupe les étapes de teinture, d’impression et d’apprêtage. C'est à cette étape que les fibres naturelles sont traitées avec des colorants, des métaux lourds et du chrome. Ainsi, du champ de coton à l’usine de fabrication de vêtements, les produits toxiques ne cessent de se mélanger à l’eau. En Chine, 70% des cours d’eau seraient pollués à cause de l’industrie textile. Être l’atelier du monde a un coût environnemental et sociétal très élevé.

Le sud-est asiatique première victime

Pour répondre à la demande croissante de production de vêtements à bas coût, un quartier d’usines textiles s’est monté en quelques années à Zhongshan, près de Hong Kong. Les salariés vivent sur place et travaillent sept jours sur sept, rapportait en 2011 la revue 6 mois. « Il y a six ans, la ville n’existait pas (…). A Zhongshan, il y a cinq mille usines de jean. Les machines tournent jour et nuit. (…) Il faut faire tremper les fibres du tissu dans des bains de colorant appelé « noir de soufre » (sulpur black). Plus on veut un jean noir, plus il faut d’acide caustique. Souvent, les ouvriers n’ont aucune protection contre les émanations toxiques. »

Si la production des vêtements pollue, leurs multiples lavages peuvent être aussi néfastes pour les cours d’eau. Reste la lente mort du vêtement qui n’est pas exempte de conséquences environnementales. Un rapport anglais estime qu’un Britannique envoie en moyenne chaque année 30 kg de vêtements et de textiles à la décharge. Le film The True Cost montre justement ces inquiétantes poubelles à ciel ouvert où oiseaux et humains viennent se servir, au détriment de leur santé.
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NDLR : La mode n’est pas la 2ème industrie la plus polluante au monde

On retrouve dans de nombreux articles et vidéos cette information : « La mode est la 2ème industrie la plus polluante au monde ». Il s’agit en réalité d’une allégation, elle n’a jamais pu être authentifiée et stigmatise fortement tout ce qui a trait à la mode. Elle circule depuis 2016, et ne repose sur aucune source tangible. Plus d'information sur cette page.

Sources utilisées pour la rédaction de l'article :

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Crédits photos : extraits de la bande-annonce du film The True Cost

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