Comment fabrique-t-on un t-shirt éco-responsable ?

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t-shirt éco-responsable

Comment on fabrique un t-shirt éco-responsable

t-shirt éco-responsable





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Sustainable is the new sexy ! On a rencontré des acteurs de la mode éco-responsable pour mieux connaître le parcours d’un t-shirt fait avec amour et passion, et se rappeler pourquoi on le préfère de très loin à son équivalent pas éthique (même s’il coûte plus que 5€).

Fabriqué par des personnes qui recherchent une plus grande intégrité sociale et environnementale que dans l’industrie conventionnelle, le t-shirt éco-responsable suit un parcours de fabrication bien différent du t-shirt classique sur quelques points clés.

Il n’y a pas une seule façon de fabriquer un t-shirt éco-responsable. Mais nous allons tâcher de balayer ici les différentes pratiques adoptées par ces marques qui pensent au futur, du recyclage à la fabrication locale en passant par le bio.

Les bonnes matières premières

Le coton, s’il est bio

Le coton a beau être une fibre naturelle, ce n’est pas une matière écologique. Sa culture conventionnelle est en effet extrêmement gourmande en pesticides et en eau. Il n’est pas cultivé en France. On en trouve très peu en Europe (il vient généralement d’Asie ou des Etats-Unis, d’Afrique ou de Turquie). La version éco-responsable c’est donc le coton bio certifié, fabriqué sans produits toxiques, ni enzymes OGM. Cela implique également une gestion responsable de l’eau. Sa production ne représente pour le moment qu’environ 1% de la production mondiale de coton. Ce pourcentage ne fait qu’augmenter ces dernières années grâce à l’augmentation de la demande, notamment européenne (YOU-PI !).

Les alternatives au coton

Lyocell, lin, chanvre… Vous trouverez chez Ekyog, La Révolution Textile et bien d’autres des matières moins habituelles mais qui ont désormais leur petite réputation dans le monde de la mode éco-responsable. Naturelles (à peu de choses près pour le Lyocell), bio-dégradables, parfois cultivées en France (c’est le cas du lin), sans pesticides ou insecticides, elles permettent de créer des textiles fluides et très résistants (donc qui durent longtemps ! YOU-PI n°2).

Patine : le jersey de ce t-shirt contient 60% coton bio et 40% coton bio recyclé

Les fibres recyclées

Mieux que le bio, le recyclé. “C’est 98% moins impactant sur l’environnement que n’importe quelle fibre textile” explique Clément fondateur de LEAX, une jolie marque made in France de t-shirts, sweats et petites robes écologiques. Pour le moment il vise 50% de coton bio et 50% de fibres recyclées dans ses collections, mais à l’avenir il voudrait augmenter sa production de vêtements issus de fils recyclés. Qu’ils soient en coton ou en polyester, ils ne prélèvent aucune nouvelle matière première : “Les fibres sont broyées pour obtenir un nouveau fil.” Si le recyclé manque de sex appeal dans nos représentations mentales, ce n’est pas justifié : “On ne fait pas de différence sur le vêtement fini entre le recyclé et le fabriqué à partir de fibres neuves.” Seul frein à son développement : il y a peu d’usines de recyclage en France et elles sont davantages consacrées à la laine qu’à des fils de t-shirt. Il est donc probable qu’il travaille à l’avenir avec une usine espagnole.

La confection

Un t-shirt lifeproof

La slow fashion, c’est un vêtement qui dure. Guillaume Declair est bien placé pour parler de la qualité et de la durabilité du vêtement, lui qui a fondé en 2016 LOOM, une marque de basiques masculins fabriqués pour durer - à prix extrêmement raisonnables (les t-shirts en coton Supima coûtent 20€). “LOOM est née d’une problématique personnelle : on trouvait qu’il y avait une décorrélation entre le prix qu’on payait et la qualité de nos vêtements. On achète parfois des chemises super chères et elles n’ont aucune tenue sur la durée. Donc notre projet, un peu ambitieux, c’était de créer LA bonne chemise et de la vendre au bon prix”. Il a donc étudié toute la chaîne de fabrication de la chemise comme du t-shirt pour composer des vêtements lifeproof.

LOOM, une fabrication européenne, une fibre résistante et uniquement des vêtements intemporels sans renouvellement de collections.

“La qualité d’un t-shirt, c’est choisir un fil long, même si c’est plus cher, c’est la qualité du tissage, c’est pratiquer un pré-rétrécissement pour travailler sur la vraie taille de tissu, c’est le bon nombre de points par centimètres sur une couture pour ne pas que ça se déchire, c’est la qualité des bords côtes sur le col par exemple pour que ça ne se déforme pas... Plus le produit est complexe plus les grosses marques vont avoir tendance à économiser sur chaque étape.” Sa logique : pas de collections changées à chaque saison, juste une amélioration régulière de ses basiques intemporels.

Le choix de la proximité

Le made in France, c’est toujours tendance. Et c’est aussi très cool d’un point de vue éco-responsable puisque les transports sont réduits à la taille de l’hexagone. “On battait tous les records quand on avait nos deux ateliers de confection près de Troyes, à 10 km l’un de l’autre, raconte le fondateur de LEAX. On a dû changer un des ateliers pour Nantes, mais ça reste des distances très raisonnables”.

Le plaisir de travailler avec des gens super fiers de faire (re)vivre l’industrie du textile en France lui fait complètement oublier les difficultés qu’il peut y avoir à s’intégrer dans les plannings de production (les usines ne sont pas nombreuses) et la différence de prix par rapport à du made in China : “Parfois je me fais contacter par des producteurs asiatiques et je leur laisse faire un devis juste pour rire un peu. Ça me coûterait 10 fois moins chers de passer par eux.” Mais il imagine bien les conditions de fabrication qu’impliquent ce tarif défiant la raison et toute concurrence.

Le parcours d’un t-shirt Leax dans l’hexagone.

La responsabilité sociale

Bonheur que d’enfiler son t-shirt en se disant qu’il n’a pas été fabriqué par quelqu’un qui travaille 6,5 jours sur 7, a moins de 15 ans, ne dispose d’aucune sécurité sociale ou assurance chômage. Les droits du travail européen ou nord américain sont des gages de sécurité certains. Mais il est tout à fait possible de produire de manière décente dans des pays qui n’ont pas la même réputation : en Chine, au Bengladesh, en Inde, des usines travaillent à obtenir le label SA 8000 qui réclame le respect de normes mondiales notamment l’'Organisation Internationale du Travail, la Déclaration universelle des droits de la personne et la Convention des Nations Unies sur les droits de l'enfant. On garde le problème de la distance, mais on est réglo sur les droits de l’homme.

Comment reconnaître le t-shirt éco-responsable ?

C’est le nerf de la guerre et ce à quoi travaillent chaque jour nos équipes chez SLOWEARE : rendre visible ceux qui fabriquent des t-shirts éthiques. On vous donne donc rendez-vous sur le guide des étiquettes. Mais voici déjà quelques repères pour vous assurer que votre t-shirt a suivi un parcours honorable avant d’atterrir sur vos épaules.

Le label GOTS, pour Global Organics Textile Standards certifie l’ensemble de la chaîne, de la matière première au produit fini. “Il y a 4 volets principaux au référentiel GOTS, explique Vincent Duret, responsable du département textile pour l’organisme de certification Ecocert: “Une teneur minimum en fibres bio (70 ou 95%), un impact minimum sur l’environnement - avec la vérification des rejets de teintures, la gestion responsable de l’eau, etc - les aspects sociaux et l'innocuité du produit fini”.

Le label Organic Content Standard 100 est lui dédié aux articles conçus avec un minimum de 95% de matières premières biologiques.

Made in Green, Soil Association, EcoLabel, BioRe, IMO… Tous sont des bons repères certifiants une démarche écologique et des textiles bio.

Attention : Oekotex garantit simplement qu’il n’y a pas de substances nocives ou pouvant représenter un risque pour la santé dans le produit fini (ce qui est inclus dans le référentiel GOTS), il n’est pas donc pas spécialement éco-responsable.

Le juste prix

En temps que consommateur, on reproche pas mal au vêtement éthique de coûter beaucoup plus cher que les autres. Certes, il est compliqué pour un vêtement fabriqué de manière responsable de concurrencer des Zara et Primark où le coût de fabrication atteint un prix très bas via les coupes budgétaires qu’on connaît (qualité du textile et de la confection, conditions de travail…). Pour autant, vous trouverez de super t-shirts éthiques à prix très raisonnables :

  1. Seapath : 30€
  2. Hopaal : 35€
  3. Eskiv : 30€
  4. Loom : 20€
  5. Besight : 35€

Une sélection de t-shirts éco-responsables à prix super raisonnable.

Sources :

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