Et Pourquoi pas Coline : "Je pense que j’ai un rapport assez étrange aux vêtements !"

 dans Je suis ecofashion, Portrait

Et pourquoi pas Coline

Coline lance sa marque Numéro Sept

L'interview de coline

https://www.etpourquoipascoline.fr/2017/02/shabiller-ethique-y-laisser-smic/

Temps de lecture estimé à 4 minutes

Blogueuse lifestyle incontournable et drôlement green, Coline vient de lancer sa toute première collection mode, Numéro Sept. Elle y a mis tout ce qu’elle aime : de beaux tissus made in France, zéro matière première d’origine animale et sa jolie énergie. On a papoté avec elle de cette chic expérience.

Ça fait 10 ans qu’elle parle de mode sur son blog : Coline, blogueuse lifestyle à forte tendance éco-responsable, vient de passer un cap en lançant fin mai 2017, sa toute première collection de vêtements - 8 pièces - sous la marque Numéro Sept. On se serait un peu étonné qu’une fille qui consacre des vidéos de 10 minutes sur les bienfaits du tri ou sur la fin des tests sur les animaux en cosmétique sorte une collection de vêtements sans se poser de questions éthiques. Bingo ! Si Coline veut avant tout que son top péplum ou sa jupe en lurex plaisent pour leur style, sa collection est complètement engagée.

Petit topo :

  • Numéro Sept est végane. Ni laine, ni cuir, ni soie parmi les matières premières utilisées.
  • les tissus sont en majorité made in France.
  • la fabrication est (au choix !) made in France ou Europe.

Coline a suivi de près toute la chaîne de fabrication, et travaille avec un confectionneur qui a des usines en France et en Pologne. Comme le made in France revenait vraiment plus cher que le made in Pologne sur de si petites quantités, elle et Delphine, sa co-fondatrice, ont décidé de manière plutôt futée de laisser le choix du pays de confection aux acheteuses.

Pas encore de tissus bio ou éco-responsables, mais cela fait partie des objectifs de développement de la marque.

Quelle a été ton étape préférée dans la fabrication de Numéro Sept ? Tu t’étais déjà rêvée styliste ?

Coline - Et Pourquoi pas Coline : J’ai eu la chance de pouvoir imaginer plusieurs collections capsule (deux pour Monshowroom et une pour Ekyog) et j’avais déjà adoré l’expérience !

J’adore imaginer des pièces, dessiner, regarder les tissus et les toucher. Mais je ne suis pas styliste, c’était donc indispensable pour moi d’être bien entourée et je pense que je n’aurais pas pu trouver mieux que Delphine pour ça !

Je trouve assez incroyable de partir d’une idée et de se retrouver un jour avec un prototype entre les mains. De tout lancer dans la jungle d’internet et, quelques semaines plus tard, se dire que ça y est, on porte nos créations. J’ai l’impression que toutes ces pièces sont un peu mes bébés, finalement.

Tu expliques que pour toi le vêtement c’est d'abord fait pour se sentir bien dedans, et en même temps on voit bien que ton style dénote un amour du vêtement qui va bien au-delà du confort !

Coline : Je pense que j’ai un rapport assez étrange aux vêtements. Je les adore, c’est évident. Et en même temps je suis capable de passer 4 jours dans la même tenue sans que ça ne me pose le moindre problème, de ne pas avoir grand-chose à faire de ce à quoi je ressemble.

À une époque j’ai clairement eu une relation compulsive et un peu toxique avec les vêtements. J’en achetais beaucoup, j’en recevais énormément via mon blog… Avec le temps ça s’est calmé, je suis devenue végane aussi et ça, ça a changé pas mal de choses. Avant j’avais 50 paires de chaussures, aujourd’hui j’en ai une dizaine à tout casser et j’ai vraiment appris à apprécier ce que je possède.

J’ai une relation plus apaisée avec tout ça. Je sais ce qui me va, je sais ce que j’aime porter et ce dans quoi je me sens bien. J’aimerais réduire encore un peu mon dressing (sans pour autant tomber dans le minimalisme) mais chaque chose en son temps.

La différence de prix entre le made in France et le made in Pologne est assez forte (de 80€ à 145€ pour la jupe Still par exemple) C’est dû aux salaires uniquement ? Tu t’attendais à ce type de différence de coûts ?

Coline : Pour m’intéresser au made in France depuis longtemps maintenant, je sais que ça a un coût assez élevé, surtout quand on est une petite marque, mais je dois reconnaître que de là à quasiment doubler le prix… J’ai été surprise, oui ! Au final il n’y a que le salaire moyen qui change car pour le reste, tout est identique : le prestataire, les tissus, les doublures, les marges…

Évidemment au départ, Delphine et moi nous souhaitions proposer uniquement du Made in France mais au vu des tarifs nous avons vite fait marche arrière… Jusqu’à ce que Delphine ai l’idée de laisser le choix à nos clientes ! En toute franchise la plupart achètent du made in Pologne, mais nous avons malgré tout quelques commandes de made in France et ça nous fait extrêmement plaisir !

Dans le futur, j’aimerais pouvoir proposer des pièces 100% made in France, mais il faut que les tarifs soient abordables car nous devons aussi penser à nos clientes.

Numéro Sept est une marque végane, mais ce n’est pas immédiatement visible quand on arrive sur l’e-shop. Vous ne souhaitiez pas le mettre en avant ?

Coline : Le mot « végane » a assez mauvaise presse, malheureusement… Cette marque est et restera exempte de cruauté animale. Mais nous faisons de la mode avant tout et nous souhaitons réellement éviter de nous enfermer dans une case. On préfère laisser le soin à nos clientes de découvrir que la marque est effectivement végane plutôt que de le crier sur tous les toits.

Le défi maintenant est aussi de montrer que des tissus en matières synthétiques ne sont pas forcément de mauvaise qualité. Toutes nos étoffes sont fabriquées en France, près de Lyon, par un super atelier. Et que ce soit pour les détails, les textures ou tout simplement la qualité, nous sommes extrêmement satisfaites de notre choix !

Ce qui ne nous empêchera pas d’inclure des matières dites naturelles dans nos prochaines collections, bien entendu, mais je pense qu’il est important de dédiaboliser le synthétique. Nous avons toutes, dans nos armoires, une voire plusieurs pièces en synthétique que l’on a depuis des années et qui n’ont pas bougé.

Est-ce que les prochaines étapes de type utilisation de matières biologiques ou plus écologiques te semblent atteignables ?

Pour la suite évidemment j’adorerais pouvoir proposer des matières plus écologiques, du coton, du lin ou du lyocell, mais je pense qu’il faudra intégrer ça petit à petit car, quand on est une toute petite marque tout coûte plus cher : des tissus en passant par les étiquettes et la confection. Mais plus Numéro Sept grandira et plus nous aurons de moyens pour atteindre ces objectifs !

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